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Du Bâton de Moïse, et du Secret de Dieu

Nous avons une tâche bien particulière en ce jour. Celle d’aborder le plus grand mystère du Judaïsme et du Christianisme, le mystère du Salut, de la rédemption. Le Christianisme nous a enseigné que « seule la Foi sauve ». C’est une réaffirmation, un subtil écho de ce que l’Etre Suprême, notre Dieu, avait répondu à Moïse lorsque celui-ci lui avait demandé :

(Exode 3:13-14) « Voici, j'irai vers les enfants d'Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous ; mais s'ils me disent : Quel est son nom ? Que leur dirais-je ? »

Dieu, que nombre de Rabbis nomment à juste titre « l’Être Invariable », avait alors prononcé ces mots qui résonnent encore dans l’esprit de tant de philosophes, de savantes personnes et de grands littérateurs : « JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit : Tu diras ainsi aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle JE SUIS, m'a envoyé vers vous. »

 

Il se dégage une telle lumière de ces quelques mots prononcés par Dieu, que Shakespeare conditionnera toute forme de logique et de pensée, ainsi que la finalité du genre humain, à son célèbre « être ou ne pas être, telle est la question ».

 

Nous sommes devant la définition même de la Foi, c'est-à-dire de l’Esprit Ultra-matériel. La Foi n’est point ici l’acte de croire et de se soumettre à Dieu. Elle n’est point non plus un abandon. La Foi est au contraire la Certitude du salut, l’anticipation et le ressenti de la nature divine. N’est-il pas écrit : « Vous êtes tous des Dieux » (Psaume 82:6 ; Jean 10:33-35). La Foi est donc l’intention immuable, consciente, parfaite et déterminée de faire le bien pour le bien, d’Être déjà « au commencement » des temps, avec Dieu. La Foi est encore cette lumière auto-générée par qui (Jean 1:3-4) toutes choses ont été faites, elle est « la vie, et la lumière des hommes ».

 

Mais cette lumière doit (Jean, 1:5) luire dans les ténèbres et se manifester dans le monde, parce que le monde ne la comprend pas et qu’il resterait sans elle un lieu obscur, une vallée des ombres et de la mort. C’est avec cette intention précise que Dieu répond à Moïse, lorsque celui-ci l’interroge en lui demandant quel nom lui donner. Il ne dit pas seulement « Je Suis », il ajoute « celui qui suis », c'est-à-dire la manifestation de son Être, de ce feu dévorant qu’est la foi. Il manifeste cette lumière née de la lumière, vers tout ce qui est extérieur à lui-même et qui est paradoxalement également sa propre substance. Il dit en d’autres termes, « Je suis », et je suis de même le regard extérieur à mon être. Pour éclairer de nouveau ses propos, et parachever la réponse qu’il entend donner à l’interrogation de Moïse, Dieu reformule ce qu’il a déjà énoncé : « Celui qui s’appelle Je Suis, m’a envoyé vers Vous ». Le « Vers Vous » c’est la manifestation, la projection que Dieu entend réaliser vers ses fils et ses filles selon l’Esprit. Paul, l’apôtre et le théologien du Salut par la Foi, ne s’est pas exprimé autrement. La Foi seule sauve, car sa manifestation par des actes peut être entravée. « Tout est pur pour les purs », c’est-à-dire que l’intention, qui est la Foi, l’Être Suprême, sauve, puisque les Elus sont déjà morts et ressuscités avec le Christ depuis l’origine des temps. L’Être Suprême qui est en nous est voilé aux yeux des hommes, il est à l’image du Saint des Saints, recouvert par le voile du Temple. Mais si à l’opposé la manifestation de la Foi dépend des choses extérieures, et bien que d’une certaine façon, l’épaisseur du voile nous empêche de la distinguer nettement, cette manifestation est pourtant la condition du Salut. En d’autres termes, l’intention (la Foi) d’agir (les œuvres) sauve. Paul fut certes mal compris par ceux qui se sont imaginés pouvoir placer dans sa bouche de fausses paroles. Combien de prédicateurs pervertis font de la Foi une idée abstraite, une abdication de notre Être intérieur au profit d’une sorte d’abandon à la volonté Divine. Ils réduisent la Foi à un acte, à une croyance qui érige l’inconscience et l’irraison en dogme. Il n’y a pas de renoncement pour le juste, parce que Dieu n’a pas fait de nous des esclaves, mais selon ses propres mots, ses « amis ». L’élève n’est pas plus grand que le maître, mais puisqu’il est écrit (et l’écriture ne peut être détruite) « vous êtes tous des Dieux », il lui est permis d’être son égal. « L’abandon irraisonné » à la Foi, le renoncement, sont des manifestations hérétiques d’une négation de la Foi. « Maudits soient ceux qui font du bien le mal », et de la Foi les œuvres.

Cosimo Rosselli fresco Moses on Mount Sinai Sistin

'Moses and the Tables of the Law' Cosimo Rosselli 1481/82

Prenons exemple sur Moïse qui eut la témérité de gravir le Sinaï malgré l’interdit. N’est-il pas écrit : (Exode 19:11-12) « Le troisième jour, l'Éternel descendra, à la vue de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï. […] Gardez-vous de monter sur la montagne, et d'en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne, sera puni de mort. » Il n’y eut chez Moïse aucun abandon à un « dieu » promulguant des interdits irraisonnés, incitant à la mollesse, et au renoncement. Il s’est au contraire révolté contre les faux dieux, et a dit qu’il ne croirait en aucun dieu qu’il n’ait connu Face à Face. Ainsi en fut-il, et pour avoir cherché Dieu d’égal à égal (le sens du texte Hébraïque dit que Dieu reconnut Moïse comme un parent…), l’Eternel lui dit : (Exode 7:1) « Vois, je t'ai établi Dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète. » Avec une témérité égale à celle de Moïse, posons nos pas dans ceux de ce divin prophète, et si imparfaits que nous soyons, entravés dans nos faiblesses, faisons nôtre le signe du Salut qu’il offrit au monde. Ce Signe mystérieux, qu’on nomme « Serpent d’Airain » (Nahash Nahoshet) est exactement ce que Paul, qui était docteur de la loi Mosaïque, évoquait dans son Epître aux Hébreux : (11:1) « La foi est […] une démonstration des choses qu'on ne voit point. » Dieu avait appris à Moïse un moyen de démontrer, et de manifester la Foi, comme par une sorte d’anticipation des choses Divines. C’est le mystère dont nous allons discuter ici même, en termes quelque peu sibyllins (que ceux qui peuvent comprendre, comprennent).

 

Dans le premier des 5 livres de Moïse (Pentateuque-Torah), c’est-à-dire la Genèse (« Berechit » en Hébreu) nous lisons ce qui suis : (3:14) « Alors l’Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et entre tous les animaux des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. (3:15) Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon. »

Bourdon Sebastien, Moses and the Brazen Serpent

'Moses and the Brazen Serpent' Sébastien Bourdon 1653-54

Concernant le monde païen, la légende d’Orphée porte témoignage de ce concept, mais sous l’angle restrictif de la faute originelle. Nous avons là l’exemple saisissant d’un mythe ancré dans la politique d’échec des religions anciennes, et des croyances relatives à la réincarnation. Orphée, dont le nom même signifie Serpent en grec (Orpheus, de Ophis), était fils du roi de Thrace Oeagre, et de Calliope. Il savait jouer de sa lyre afin d’en tirer les sons les plus harmonieux et charmer de ses accords les oiseaux des cieux, les plus farouches animaux, et jusqu’aux être dépourvus de sentiment. Orphée ayant voyagé sous différents horizons, revint en Thrace et épousa Eurydice, qu’il aimait infiniment. Juste après leurs noces, la jeune femme fut mordue au talon par un serpent, et toute vie la quittant, elle descendit au royaume des morts, dans l’Enfer des anciens. Orphée ne pouvait se résoudre à se courber sous le joug du destin. Convaincu que la mort n’était que le prélude à une nouvelle vie, il décida de faire revenir Eurydice d’entre les morts et de la chercher jusqu’en Enfer. Orphée allait user de tout son art afin de charmer par les accents de sa harpe le dieu et souverain des morts, Hadès. Ayant vaincu successivement Cerbère, le chien à trois têtes qui interdisait l’entrée des Enfers, puis les Euménides, il parvint à faire fléchir la volonté d’Hadès. Ce dernier, bien que fasciné par les accords d’Orphée, promit de laisser repartir Eurydice à une condition. Il fallait que la jeune femme suive, à travers le dédale de l’Enfer, Orphée, sans que celui-ci ne se retourne, ni ne lui parle. Ce n’est qu’une fois sortis tous deux du royaume des morts, qu’Eurydice retrouverait la vie, et que les funestes conséquences de la morsure du serpent seraient annihilées. Malheureusement, quelques instants avant qu’Eurydice ne franchisse le seuil des Enfers, Orphée, inquiet de son silence, se retourna. Pris d’une angoisse soudaine et d’un mouvement de doute, il venait de refermer à jamais les portes de l’Enfer sur Eurydice, et avait ainsi provoqué, une seconde fois, comme un écho au venin du Serpent, la mort de sa bien-aimée.

 

Il nous faut tout d’abord remarquer que ce récit contient des références flagrantes aux concepts Bibliques de « faute originelle », d’incarnation et de mort. La prophétie Biblique dans la Genèse expose, ainsi que nous l’avons déjà dit, que le rédempteur de l’humanité, issu de la postérité d’Eve, écrasera la tête du Serpent, mais que ce dernier le blessera au talon. Il en est de même dans le livre des Nombres, où des serpents brûlants répandent la mort parmi le peuple. Enfin, nous devons citer le credo de l’Eglise Chrétienne (Symbole des apôtres) qui répond en quelque sorte au récit de la Genèse : « Jésus-Christ est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour. » Le séjour des morts où le Christ mort est descendu, l’Écriture Sainte le désigne par les termes d’enfers, de Shéol ou d’Hadès (cf. Ph. 2,10 ; Ac. 2,24 ; Ap. 1,18 ; Ep. 4,9). Cette descente aux Enfers est semblable à celle du mythe d’Orphée. Elle est la conséquence du venin que le serpent distilla dans la plaie au talon du Christ. Nous avons ici l’expression d’un concept déjà énoncé dans la Genèse : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière. » Or le Serpent est condamné à se traîner dans la poussière. Selon les Ecritures, le venin de cet animal préside donc à la fois à l’incarnation et à la mort, il est la cause de la Faute Originelle et le poison qui mène au sépulcre.

 

Ajoutons à titre indicatif que le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio mentionne le mythe d’Orphée comme ayant une origine Biblique (extrait de l’article dédié à Orphée) :

« On attribuait à Orphée de nombreux voyages. On le conduisait jusqu’en Égypte, d'où il aurait rapporté l'institution des mystères et la doctrine de l'autre vie. Les chrétiens prétendirent même qu'il avait connu en Égypte les livres de Moïse, et qu’il leur avait emprunté le meilleur de son enseignement. » Si un parallèle entre ce mythe et certains versets de la Bible peut être tiré, il ne faut pas moins se souvenir que le personnage d’Orphée s’inscrit dans une politique d’échec. L’effet de « miroir » que l’on observe dans le mythe est le reflet d’une croyance païenne, Manichéenne, qui ne voit d’autre issue pour le genre humain que la réincarnation. La réincarnation étant cette impossibilité manifeste d’Orphée à faire revenir définitivement Eurydice du royaume d’Hadès.

 

Quelles différences existent entre le récit Biblique et le mythe d’Orphée ? Quelle est la réponse que la Bible entend apporter à l’absence d’issue, à l’impasse dans laquelle s’inscrit ce mythe ? Enfin, quelle signification profonde doit-on donner à ce récit ? C’est ici que nous allons tracer quelques projections afin d’éclairer notre propos.

 

Il nous faut dans un premier temps remarquer qu’Eurydice est l’image du Salut, de la Foi. Tout comme le Christ, elle est mordue au talon par le Serpent, et descend aux Enfers. Elle est à ce titre susceptible de représenter indifféremment, en fonction du récit, l’Esprit (la vraie Foi) ou l’Âme (la Foi défaillante, l’Esprit déchu). Dans tous les cas, Eurydice est une projection du Salut, l’idée qu’on s’en fait. La question étant : en quel Salut croyons-nous ? Aspirons-nous à devenir des Dieux, ou notre Foi est-elle à ce point défaillante, que malgré notre désir inné de survivre à la mort, nous ne pouvons appréhender l’Eternité ? Ne serions-nous nés dans ce monde que pour y finir dans la poussière et dans le cas le plus enviable, nous réincarner ? L’enseignement du mythe d’Orphée n’est-il pas justement de nous signifier que l’incarnation suivie de la mort, puis de la réincarnation (c’est-à-dire la perspective d’une autre vie, mais mortelle), ne sont qu’une illusion ? Il n’y a là en effet qu’un Ouroboros, un Serpent qui se mord la queue, c’est-à-dire l’image d’un cycle stérile de naissance, de mort et de renaissance. L’ensemble n’ayant pour finalité que de reproduire la mort sous tous ses aspects et toutes ses formes.

En conclusion de ce récit, nous retiendrons qu’Eurydice est l’image qu’Orphée se fait de son salut. Toutefois Orphée ne se fait pas une représentation Chrétienne ou Judaïque de son Salut. S’il aspire à une nouvelle vie, il la recherche en tant que mortel. La renaissance qu’il anticipe n’est point dans l’Eternité, mais dans notre monde fait de poussière et qui retournera en poussière. Orphée se confronte donc à un obstacle insurmontable. Il tente désespérément de prolonger l’existence dont il jouissait avec Eurydice. Mais cette existence n’était déjà en elle-même qu’un leurre, une aberration, une fiction inconsistante qui ne pouvait être projetée dans l’avenir sans être le reflet de sa propre déchéance.

Or il est dit pareillement que le Serpent était le plus intelligent de tous les animaux, doué de la ruse, et de la perversion. Le texte sacré mentionne ici le Serpent comme tentateur et auteur de la faute originelle. Le Serpent est pour le rédacteur du texte sacré, pour Moïse, une projection imagée de l’homme infecté par son propre venin, courbé jusqu’à terre sous le poids de sa faute, et inclinant vers l’animalité. Tu es poussière et tu retourneras en poussière. C’est la raison pour laquelle le Serpent est condamné à mordre la poussière tous les jours de sa vie. Il est l’image de l’incarnation et de la mort. Cette créature est constituée d’un « ventre » sur lequel il se meut et d’une tête. Ces deux éléments représentent respectivement le corps physique humain, et la psyché humaine, c’est-à-dire l’âme, mais non l’Esprit Divin qui, à l’opposé, est censé animer les Elus. Si le Serpent est désormais contraint de « manger la poussière », et de ramper « sur son ventre », c’est qu’il n’en était pas de même au commencement des choses. Avant la chute, la faute originelle, il était enlacé « verticalement » sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et se tenait droit. C’est ce que nous font connaître les Pères de l’Eglise Chrétienne. Nous voulons ici parler d’Augustin d’Hippone, de Jean Chrysostome, d’Ambroise de Milan, etc., dont les commentaires sur la Genèse nous font savoir que le Serpent est également une figure du Rédempteur cloué sur la Croix du Salut (l’Arbre de Vie), et que la postérité de la « Femme » mentionnée dans le texte, n’est autre que le Christ lui-même. Il s’agit d’une prophétie Biblique destinée à annoncer, juste après la chute du genre humain, la rédemption de ce dernier avec le nouvel Adam (le Christ). Jean l’Evangéliste dira à ce sujet : (Jean 3:14) « Comme Moïse éleva le serpent au désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l'Homme. » Et à sa suite, l’hymne des Laudes pour l’exaltation de la Sainte Croix proclame : « Les plaies du Christ sont la source du salut universel : ceux qui ont été blessés, elles les guérissent, à l’instar du serpent d’airain (de Moïse) ». Dieu se fera homme, c’est-à-dire qu’il sera atteint par le venin du Serpent. Incarné, et devenu semblable aux mortels, portant en lui la faute originelle, l’homme-Dieu montrera le chemin du salut au genre humain en clouant à l’arbre de Vie, à la Croix, son corps, c’est-à-dire le Serpent.

 

Ce qui était courbé fut redressé, ce qui rampait dans la poussière fut élevé, et ce corps de Serpent, qui était devenu un sentier sinueux, une voie trompeuse, fut aplani, ainsi qu’il est écrit : « aplanissez les voies du Seigneur, et rendez droits ses sentiers ».

 

Le Serpent est un animal venimeux, sournois, usant de la ruse pour surprendre ses adversaires. Sa morsure est mortelle, elle saisit l’homme au talon, parce que c’est sur nos pieds que nous nous tenons debout. La position verticale ne préside ni à la naissance de l’homme, ni à sa mort. L’enfant ne sait pas marcher, le mourant git dans son sépulcre. La poussière, dans laquelle se vautrent le Serpent et l’animal lui-même, est l’image puissante et significative de l’incarnation et de la mort. L’incarnation est une mort de l’Esprit pour Dieu, une chute lente et progressive qui nous conduit au tombeau.

Le même concept est repris par la Bible dans le livre des Nombres. Nous y lisons que les Israélites s’étant révoltés contre l’Eternel, celui-ci envoya (21:6) « parmi le peuple des serpents brûlants, qui mordirent le peuple, en sorte qu'un grand nombre d'Israélites moururent ». Il s’agit là d’un mystère qui était connu et fort répandu dans l’Antiquité chez les Hébreux et les Grecs. Il se résumait ainsi : le Serpent se rapporte à l’incarnation, à la mort, à la réincarnation, mais inversement, dans une perspective Biblique, à la résurrection. En d’autres termes, si l’homme s’incarne dans un corps mortel (ce Serpent fait de poussière) qui n’est destiné qu’au sépulcre (cet autre figure du Serpent fait de poussière), sa Foi et son Esprit lui ouvrent les portes du Salut (et le revêtent d’un corps glorieux, qui n’est autre que le Serpent élevé en croix). Ressuscité, le corps de l’homme est transfiguré par la Croix, la Foi. Son corps de serpent est élevé dans l’Eternité, et là où il n’y avait que néant (un corps de mort) il se fait désormais comme un écho de l’Être parfait. « Je Suis », c’est à dire la Foi s’extériorise dans l’Eternité. Elle répond à « celui qui Suis », c'est-à-dire au Peuple Elu, aux Elus, au corps glorieux du Christ.

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Isaac Ben Jacob

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